Retour en dialyse après échec de transplantation : comment améliorer les résultats dans cette population fragile ? - 01/06/16

Doi : 10.1016/j.nephro.2016.01.007 
Georges Mourad , Ilan Szwarc, Aurèle Buzançais
 Département de néphrologie, dialyse et transplantation, hôpital Lapeyronie, CHU de Montpellier, 371, avenue du Doyen-Gaston-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Cinq ans après une transplantation rénale, 10 à 15 % des patients greffés retournent en dialyse ou nécessitent une nouvelle transplantation ; ce chiffre augmente à 23 % à 10ans. La dialyse après échec de transplantation est maintenant une cause importante d’initiation de la dialyse, estimée à environ 5 % des incidents aux États-Unis et 10 % en France et cette population augmentera probablement dans les années qui viennent. Les patients dialysés après un échec de transplantation ont des facteurs spécifiques de fragilité : longue période d’urémie et d’immunosuppression, anémie avec résistance à l’érythropoïétine, hypoalbuminémie et état inflammatoire dû à la présence de l’allogreffe. Ces facteurs peuvent augmenter la mortalité durant la première année de dialyse, comme cela a été observé aux États-Unis, mais pas au Canada ni en France. Lorsqu’ils sont comparés à un groupe témoin d’incidents en dialyse non greffés suivis pendant plus de 12 mois dans le même hôpital, les patients après un échec de transplantation ont plus souvent une fistule artério-veineuse fonctionnelle, un même taux d’initiation de dialyse en urgence, et un débit de filtration glomérulaire plus élevé. Nous suggérons que cette prise en charge néphrologique optimale explique les bons résultats observés en France, et que la survie des patients après échec de transplantation dépend non seulement des caractéristiques individuelles de cette catégorie de patients mais également de la qualité du système de soins.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Ten to 15 % of transplant recipients will return to dialysis, or require another transplantation within 5years, rising to 23 % by 10years, and failed transplantation is now one of the major indications for starting dialysis, accounting for almost 5 % of incident dialysis patients in the US and 10 % in France. Patients who resume dialysis post-transplantation have usually experienced an extended period of uraemia and long-term immunosuppressive therapy, and exhibit high rates of anaemia and erythropoietin resistance, hypoalbuminaemia and persistent chronic inflammation from the failed graft. These factors may increase mortality risk during the first year of dialysis, as observed in the US, but not in Canada or France. When compared to a control group of transplant-naive patients followed in the same institution in France, patients with transplant failure have a higher rate of usable arteriovenous fistula or graft, a similar rate of non-planned dialysis, and initiate dialysis with a higher glomerular filtration rate. We suggest that patient survival in dialysis after graft loss is influenced by both patient characteristics and quality of care, and this may explain the favourable outcome of this specific dialysis population in France.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Échec de transplantation, Dialyse, Survie patient, Qualité des soins

Keywords : Kidney graft failure, Dialysis, Patient survival, Quality of care


Plan


 Article ayant fait l’objet d’une présentation lors des Actualités néphrologiques Jean-Hamburger, hôpital Necker, 2016.


© 2016  Association Société de néphrologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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